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Gorbatchev

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Fiche de lecture publiée le 13 novembre 2014, rédigée par Eric Le Meur

par Bernard Lecomte, aux Editions Perrin, 2014.

Etait-il conscient ? Lorsque Gorbatchev est élu premier secrétaire du PCUS et qu’il lance la « perestroïka », était-il conscient qu’il soulevait le couvercle de la boite de Pandore, et qu’il entamait le processus qui allait conduire au démantèlement de l’URSS ? Dans le magnifique ouvrage qu’il vient de publier, Bernard Lecomte nous montre que Gorbatchev se disait lui-même bon communiste, et qu’il voulait mettre en place une politique qui devait permettre à l’URSS de faire face aux graves difficultés économiques auxquelles elle était confronté. Communiste il était, communiste il le reste, puisque même après le putch de 1991 fomenté par quelques nostalgiques, il refusera de condamner le parti.

L’homme est fascinant. Un orateur, doté de bon sens, aux qualités humaines indéniables, qui lui ont permis de refuser la situation économique et sociale du pays : il ne boit pas, il lit, il discute avec sa femme, chez lui ou au cours des marches en foret qu’ils font tous les deux, il n’accepte pas les dirigeant corrompus qui tentent tout pour garder leur poste. Le protégé d’Andropov accède au poste de premier secrétaire du PC, après avoir été premier secrétaire du PC de Stavropol ; Il est dans le moule du parti, et il souhaite aider son pays, au bord de la faillite économique. Il est un pragmatique, mais pas un réformateur idéologique.

Le livre nous emmène de la naissance de Gorby à ses premières années après le pouvoir. Bernard Lecomte maîtrise les noms russes – pas toujours simples à mémoriser ‑ les connaissances historiques, le tout dans un style journalistique vivant, qui rend l’ouvrage agréable à lire. L’on suit pas à pas le personnage, son ascension, sa popularité en dehors de l’URSS, et le rejet progressif de la part du peuple, jusqu’à son départ du pouvoir.

Un livre important pour qui veut comprendre l’enchaînement de ces évènements, que certains ont peut-être vécus. Grâce à Bernard Lecomte, nous avons une vue d’ensemble de ces années où Gorbatchev, l’homme providentiel, n’a pas envoyé les chars à Vilnius lorsque la Lituanie prend son indépendance. Cette action, sorte de couronnement de la perestroïka, fait de lui, à n’en pas douter, l’un des très grands dirigeants du 20ème siècle.

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