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Un jour de colère

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Fiche de lecture publiée le 16 juin 2014, rédigée par Dominique Le Tourneau

par Arturo Pérez-Reverte , Paris, Seuil, 2008, 354 p., titre original Un día de cólera, 2007.

Cet ouvrage est le récit « romancé » du Dos de Mayo, c’est-à-dire du soulèvement du petit peuple de Madrid, le 2 mai 1808, contre les troupes napoléoniennes commandées par Murat. L’auteur, grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans, est membre de la Real Academia Española de Letras. Il ne fait donc pas œuvre d’historien. Mais, à partir d’un travail de recherche minutieux, il décrit dans le détail les événements tels qu’ils ont été vécus par un certain nombre de leurs acteurs, de sorte que « tous les individus qui apparaissent ici sont authentiques, de même que les scènes décrites et une bonne part des paroles prononcées ». Il réunit ainsi dans une histoire collective « un demi millier d’histoires particulières consignées dans les archives et les livres ».

Le lecteur constate ainsi que la révolte sanglante et brutale est principalement le fait de ce que l’on appellerait le « petit peuple », soldats, artisans, hommes et femmes, enfants même armés d’escopettes, de ciseaux, de couteaux de cuisine, de haches, de houes, de burins et de la célèbre navaja que bien des hommes portent à la ceinture, qui s’en prennent à l’armée la plus puissante du monde. Et celle-ci subit des pertes importantes. D’où des représailles sans pitié le jour même et dans la nuit.

Force est de constater qu’en dehors de quelques individualités, la bourgeoisie et l’aristocratie tout comme le clergé restent en marge de l’émeute, conduite par des bandes mal organisées et inexpérimentées dans le domaine de la stratégie militaire, tandis que seule une caserne se révolte contre l’envahisseur, les autres restant sagement à l’écart des événements.

La lecture de l’ouvrage est quelque peu fastidieuse vue l’accumulation de listes de participants aux faits, dont l’on donne la ville d’origine, l’âge, la condition sociale, etc. Cela est, certes, intéressant pour comprendre les ressorts et la nature des faits, mais quand cinq cents individus sont concernés, rien que du côté des insurgés, cela finit par être lassant.

Rappelons que ce soulèvement populaire (l’on serait tenté de mettre ce mot entre guillemets, vu le caractère restreint des couches de la société engagées) contre les troupes napoléoniennes marque le début d’une guerre qui va durer six ans et se traduire par la défaire des Français.

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