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Paroles d’un revenant

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Fiche de lecture publiée le 21 septembre 2016, rédigée par Eric Le Meur

de Jacques d’Arnoux , aux Editions Plon-Nourrit, 1925, ré-édité par Téqui en 1977.

Il est assez difficile de parler de la guerre de 14 avec des mots, tellement ce que les protagonistes ont vécu est indescriptible. Jacques d’Arnoux y parvient pourtant. Grâce aux notes prises dans son journal ainsi qu’à la richesse de son vocabulaire, il nous raconte sa vie de lieutenant du 116e régiment d’infanterie dans les tranchées de la Somme, sous les bombardements : le sentiment à l’approche des combats, le contact avec la mort, les cadavres, les blessures. Le récit est riche, passionnant, effrayant.

L’ambiance est horrible, il n’y a pas d’autres mots. Le style n’est pas « gore » pour autant : il est simplement réel.

On découvre au fil des pages la foi du lieutenant d’Arnoux, qui l’aide à surmonter les horreurs de la guerre.

En 1917, Jacques d’Arnoux est muté dans l’aviation, à sa demande. L’armée de l’air n’existe pas encore, les « oiseaux » font partie de l’armée de terre, et servent de reconnaissance et d’appui au combat terrestre.

Le premier récit de mission aérienne est à deux doigts de mal se terminer. D’Arnoux manque d’être éjecté de l’appareil à cause d’un trou d’air. L’avion est touché par un tir, et l’équipage ne doit la vie sauve qu’à la dextérité du pilote (D’Arnoux est mitrailleur-observateur).

Le second récit qu’il nous propose est celui de sa chute et de sa blessure. Alors qu’il quitte l’aérodrome situé à Mont de Soissons, près du village de Couvrelles dans l’Aisne, l’avion d’Arnoux est abattu au dessus du chemin des Dames. Le pilote est tué, l’avion s’écrase entre les lignes, Jacques d’Arnoux est gravement touché à la colonne vertébrale.

Il sera sauvé 26 heures plus tard, par plusieurs zouaves. Entre-temps, 3 soldats allemands sont venus le voir, mais trop blessé pour le prendre prisonnier, l’ont laissé sur place. Il faudra plusieurs tentatives pour aller le chercher entre les barbelés, tentatives soldées par des morts et des blessés chez les zouaves. Le dévouement de ces hommes pour aider leur camarade force le respect.

Commence alors son nouveau combat : la tentative de guérison. Immédiatement transporté à l’hôpital de campagne de Vasseny, il quitte le front pour les centres médicaux parisiens.

Sa force de caractère, son combat pour ne pas se laisser aller, pour trouver des solutions pour guérir, sont impressionnants.

Sa foi, sa réflexion sur la souffrance, son abandon entre les mains de Dieu sont un modèle du genre. Profondément reconnaissant envers tous ceux qui l’ont aidé d’une façon ou d’une autre, il l’est encore plus envers Dieu. Pas une plainte, pas un regret. Un optimisme, une combativité de laquelle on aimerait apprendre.

Il retrouvera une petite mobilité, il pourra remarcher, mais restera invalide jusqu’à sa mort, en 1980.

Ce livre est disponible chez Téqui : Paroles d’un revenant. ↗

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