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Le moment est venu de dire ce que j’ai vu.

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Fiche de lecture publiée le 4 février 2019, rédigée par Eric Le Meur

Par Philippe de Villiers, aux Editions Albin Michel, 2015.

« J’ai été un homme politique. Je ne le suis plus. Ma parole est libre. Je suis entré en politique par effraction. Et j en suis sorti avec le dégoût.
Le désastre ne peut plus être maquillé. Partout monte, chez les Français, le sentiment de dépossession. Nous sommes entrés dans le temps où l’imposture n’a plus ni ressource ni réserve. La classe politique va connaître le chaos. Il n y a plus ni précaution à prendre ni personne à ménager. Il faut que les Français sachent. En conscience, j’ai jugé que le moment était venu de dire ce que j’ai vu. »

Je n’ai jamais été « fanatique » de Philippe de Villiers. J’ai toujours eu tendance à trouver son discours cohérent, mais d’un autre monde, trop vieux. Il était l’incarnation d’une France ancienne, qui ne voulait pas prendre le tournant de l’avenir, en particulier de la construction européenne. C’est donc un peu par hasard que j’ai découvert ce livre, parce que l’un de mes amis m’en a parlé, et m’a raconté quelques anecdotes. Je l’ai donc pris par curiosité, car ce que cet ami m’en rapportait semblait contraster avec l’idée que j’avais de Philippe de Villiers.

Effectivement, j’ai été très agréablement surpris par le personnage et sa vision de la société, sans parler du style et de l’érudition, du langage et du vocabulaire.

Philippe de Villiers raconte quelques souvenirs de sa vie d’homme politique ; il nous parle des hommes et des femmes qu’il a rencontrés, et de sa déception face à leur comportement, profondément éloigné de ce que devrait être celui d’un homme politique : l’intérêt du bien commun. Il en profite pour souligner les aberrations de la construction européenne telle qu’elle est mise en place ; il parle de la puissance des lobbys à Bruxelles, et de l’inféodalité des commissaires européens aux grandes multinationales américaines.

Il rappelle et explique les racines chrétiennes de l’Europe et de la France, tout en soulignant l’aveuglement des pouvoirs politique face à la montée discrète de l’islamisme ; il n’épargne pas la presse ni l’ENA, dont il est ancien élève ; une fois diplômé de cet établissement, il a d’ailleurs démissionné de la fonction publique, conscient que l’état d’esprit qu’on avait voulu lui inculquer ne convenait pas pour notre pays.

Enfin, Philippe de Villiers a côtoyé les « grands de ce monde », en particulier Alexandre Soljenitsyne. Il a rencontré Vladimir Poutine, les dirigeants européens, les chefs d’entreprise… C’est vraiment un « retour d’expérience » que l’auteur nous propose.

Le livre date de 2015. Depuis, il s’est passé pas mal de choses en France, que ce soient les attentats islamistes, ou la crise des Gilets Jaunes. De nombreuses causes de cette crise, les revendications des manifestants, sont expliquées dans le livre. Philippe de Villiers n’épargne pas le référendum de Maastrich, pour lequel la France avait voté « non » à 55 %, et qui avait été détourné quelques mois plus tard.

A coté de cela, Philippe de Villiers nous parle de sa famille de militaire, vieille famille française, qui s’est sacrifiée plus d’une fois pour son pays. Il parle bien sûr du Puys du Fou.

On sent chez Phlippe de Villiers un « système cohérent ». Il ne nous transmet pas une opinion, il nous parle d’une construction personnelle qui repose sur des fondements solides. En lisant de Villiers, je retrouve des raisons d’être fier d’être français, et je comprends ce que ce pays a apporté à ses citoyens. Je comprends également -mais ça, je l’avais déjà vu ! - que notre pays est dans une mauvaise passe sociétale.

Philippe de Villiers essaye d’être optimiste à la fin. Pour ma part, je ne suis pas sûr qu’il y soit parvenu.

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