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La vérité sur l’affaire Harry Québert

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Fiche de lecture publiée le 5 février 2013, rédigée par Eric Le Meur

Le deuxième livre de Joël Dickert est, sans conteste, un véritable roman policier. J’en doutais au début, le temps que l’histoire se mette en route ; je pensais qu’il s’agissait d’un beau roman primé, bien écrit, mais assez loin des classiques policiers du genre.

Certes, les spécialistes trouveront que certains rebondissements sont un peu « capillo-tractés » (tirés par les cheveux…) ; il n’en reste pas moins qu’il y a meurtre, enquêtes, coupables divers et variés, et un ensemble cohérent : les éléments surprenants sont expliqués au fur et à mesure que l’histoire avance. Pour un écrivain non spécialiste de la littérature policière, il y a là un véritable succès.

Mais ce n’est pas tout : il y a une autre histoire dans l’histoire, celle de Marcus Goldman, l’écrivain qui est bloqué par la page blanche, et qui finalement, pressé par son éditeur, décide d’écrire un livre expliquant ce qui s’est réellement passé dans la vie de son mentor Harry Quebert ; c’est un plus par rapport au roman policier classique, et cela donne une tonalité au livre bien particulière et agréable.

Les personnages sont consistants, bien décrits, profonds. Tout y passe : de la maman juive de Marcus au mécène homosexuel, du policier bougon qui se révèlera un appui fidèle, de la tenancière du bar du village qui dirige son mari d’une main de fer en passant par l’éditeur sans scrupule… Le livre nous révèle, au fil des pages, les histoires secrètes des uns et des autres. La quatrième de couverture nous dit que Joël Dicker nous fait découvrir la vie d’une ville moyenne américaine : on peut émettre quelques doutes à ce sujet, car très certainement il existe des villes moyennes dans lesquelles ont trouve des habitants qui n’ont pas autant d’aventures que les personnages du roman, et qui ne sont pas aussi typiques. On se demande même si, parfois, Joël Dicker ne souhaite pas nous imposer ce qu’il pense être une image de l’Amérique moyenne. En tout cas, les personnages sont attachants et bien décrits.

De plus, le rythme du livre est maintenu par un style vivant, avec des retours en arrière qui ne donnent pas le sentiment que l’on nous raconte une histoire : le lecteur est régulièrement plongé 30 ans plus tôt, et il assiste aux évènements en y étant présent : Joël Dicker est un grand écrivain.

Le livre exalte l’amitié : pour aider son ami de toujours, Marcus Goldmann va affronter pas mal de dangers, et cette amitié perdurera malgré la découverte finale : amis jusqu’au bout et malgré tout. Ce point mérite d’être souligné.

On regrettera chez l’auteur une précision excessive de certains actes sexuels, dont il aurait pu se dispenser pour la plupart, ou tout au moins sur lesquels il aurait pu rester plus discret. Là encore, je reste persuadé que l’auteur a voulu nous transmettre une certaine vision de la société, plus proche de son état d’esprit que de la réalité.

Tout cela reste un roman, que l’on a du mal à lâcher, et qui vous reste en tête une fois terminé : on aurait bien voulu qu’il continue. A quand le prochain ouvrage de Joël Dicker ?

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