Accueil > Fiches de lecture > Éloge de la peur
Gérard Guerrier, Paulsen, 2019
J’ai lu il y a quelques temps « Du courage », du même auteur, livre que j’avais bien aimé, mais je me rends compte que j’aurais dû commencer par le premier, « Éloge de la peur », que j’ai trouvé en fait plus simple dans son approche. Au fond, il apparaît qu’il est plus facile de parler de la peur que du courage…
En tout cas, le livre est touchant, poignant même, puisque l’auteur nous transmet de nombreux témoignages de sa vie, de ses peurs, de ses drames, et comme il l’explique à son éditrice au début du livre, « la peur est à la croisée de tous ces chemins. Et crois-moi, j’en sais plus sur la peur que la plupart des experts, car, en la matière, rien de vaut le vécu, l’intime ».
Évidemment, le livre est d’autant plus captivant que l’on partage les passions de l’auteur, car on se sent concerné, et on comprend. J’allais même dire « on connaît ». Bien que d’un niveau très inférieur au sien, habitant Grenoble et pratiquant le ski de rando, et l’alpinisme depuis mon enfance, je me sens concerné par ce texte. J’ai lu l’épisode de « la boite aux lettres » avec … peur et effarement ! (mais je ne vous en dit pas plus…) et je l’ai même relu, tellement il est impressionnant (j’aurais bien aimé que l’auteur nous dise ce qui c’est passé après).
Je ne vais pas revenir sur tous les épisodes, je saluerais simplement le travail de recherche réalisé, le nombre de personnes interrogées (on dépasse le récit personnel) et la qualité littéraire, tant dans le style, la construction, que dans la richesse du vocabulaire. Comme cela est indiqué sur la 4e de couverture, « Gérard Guerrier, ingénieur de formation, passionné de vol libre, est surtout un conteur hors pair ».
Je me suis également demandé « Quelle conclusion pouvons-nous tirer de ce récit ? » Elle est peut-être dans le deuxième opus : la peur est là, elle peut être salutaire, et c’est pourquoi, dans certains cas, il faut du courage pour aller de l’avant, dans les situations extrêmes comme dans la vie quotidienne.
Peur + courage sont peut-être les deux ingrédients d’une vie sportive non-mortelle (savoir écouter ses peurs) ou d’une vie quotidienne accomplie (avoir le courage de dépasser ses peurs).
À mettre entre toutes les mains, les plus jeunes pour qu’elles écoutent l’expérience des anciens, les plus âgées pour qu’elles continuent à oser aller de l’avant.