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Le livre des Baltimore

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Fiche de lecture publiée le 2 mars 2016, rédigée par Eric Le Meur

Joel Dicker, 2015, Editions de Fallois

L’une des meilleures ventes de l’année 2015. Le nouveau Joël Dicker, que beaucoup attendaient avec impatience depuis « La vérité sur l’Affaire Harry Québer ». J’ai reçu le livre le 24 décembre au soir, je l’avais terminé le 30.

Une technique bien rodée

On reconnaît très rapidement une technique bien rodée que l’auteur a déjà utilisée dans son précédent roman : des allers et retours entre le présent et le passé, un auteur sujet de l’histoire qu’il raconte, et des petites phrases savamment distillées en fin de chapitre pour maintenir le lecteur en haleine : il s’est passé quelque chose, on ne sait pas quoi – et d’ailleurs l’auteur lui-même ne veut pas le raconter – mais ce quelque chose a dû être terrible. De quoi nous donner envie de continuer à lire pour découvrir ce qui s’est passé. Le rythme est rapide, la lecture facile. Le lecteur est quasiment un personnage de plus, en tout cas il est plus que spectateur.

Un sens du récit.

Dicker sait raconter une histoire, c’est indéniable. Il n’y a quasiment pas de longueur, alors que le drame est à la fin du roman. Il part de loin pour nous amener là où il veut, sans pour autant que l’on ne s’ennuie. Le style est vivant, de quelqu’un qui raconte des évènements dont il est le protagoniste.

Un monde sans Dieu

J’aurais presque envie de dire : « c’est là que le bât blesse ». Car le monde dans lequel Dicker évolue est, au fond, atroce. Le drame final n’est que la conséquence, depuis deux générations, de personnes qui veulent montrer aux autres qu’elles sont capables d’agir, qu’elles n’ont pas besoin des conseils de leur entourage. La seule valeur, c’est le succès, la réussite, montrer ce dont on est capable. Alors qu’elles auraient toutes pu éviter des catastrophes si elles n’avaient pas suivi leur ego et écouté les avis de leurs proches, elles ont toutes persévéré dans leur obstination. Pas de place pour l’humilité, pas de place pour le respect d’autrui, pas de place pour quelque vertu « prudentielle ». Certes, à la fin de sa vie, le grand-père dira qu’il n’y a que trois choses importantes au monde : « aimer, être aimé, et savoir pardonner ». Mais la phrase passe quasiment inaperçue, comme le fruit de réflexion de toute une vie, et non comme un moteur pour l’action quotidienne.

On est dans une ambiance très américaine, des Hedge Funds, des gens très riches – qui deviennent très pauvres avec la crise et les mauvais conseils – et l’on éprouve beaucoup de tristesse pour un tel gâchis. (Sans parler de la fin dramatique)

Conclusion

C’est un beau roman. Mais humainement parlant, triste, et au fond, assez semblable au précédent. On peut se demander ce que Dicker va faire pour le roman suivant : s’il est un grand romancier, il devrait être capable de changer de tactique, et de nous proposer autre chose. Sinon, on serait en droit de penser qu’il est comme une certaine romancière qui tous les ans à Noël nous propose un nouveau roman avec un scénario identique à ceux des précédents.

conseil parents Avis pour les parents.

Deux scènes sensuelles, l’une que l’on ne voit pas venir et qui est importante pour l’histoire, une autre dont on aurait pu se passer. A mon avis, il est préférable de réserver cet ouvrage à un public adulte. (tout dépendra de la maturité du lecteur ou de la lectrice)

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