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 27 décembre 2018

La route aux aventures

Par Guy de Larigaudie

Le livre date de 1937, 3 ans avant la mort de l’auteur. Simplement pour le goût de l’aventure, Guy de Larigaudie et Roger Drapier décident de tenter l’impossible : rejoindre Paris à Saïgon en automobile. En 1937, une aventure que personne n’a réussi auparavant. Le livre est écrit à partir du journal de bord tenu par Larigaudie.

Tout le monde, ou presque, les décourage d’entreprendre une telle expédition. Et le récit montre que les mises en gardes n’étaient pas infondées. Seulement, un ensemble d’ingrédients fera réussir nos deux amis là où les autres ont échoué.

Quelle est la recette ? J’aurais presque envie de dire : « une générosité à toute épreuve ». L’objectif n’est pas simplement de réussir. Nous sommes loin des mentalités actuelles où l’on tente l’aventure simplement pour se faire plaisir. Larigaudie et Drapier veulent montrer à la jeunesse que l’on peut avoir un idéal dans la vie, et que l’on peut l’atteindre.

En un siècle de facilité où il suffit de tourner un bouton pour avoir la chaleur, la lumière ou l’eau, où il n’est que d’entrer dans un magasin pour obtenir tous les produits nécessaires à l’existence, il était bon que deux garçons, pour la joie de la difficulté à vaincre, essayassent de se débrouiller, seuls, par les moyens du bord, sur les routes du vaste monde.

Ils sont animés par l’esprit scout, qui leur donne un sens de la débrouillardise, un saint entêtement, l’amitié, la confrontation joyeuse avec les difficultés, ainsi que la confiance en la Providence.

Ils vont en même temps mettre tous les moyens humains à leur portée : contacts auprès des ambassades et des consulats, liens avec les communautés françaises et anglaises présentes dans ces pays qui, pour beaucoup, sont encore des colonies, ainsi qu’un esprit de débrouillardise et de l’à-propos qui plus d’une fois laisse le lecteur émerveillé.

Je ne saurais que recommander la lecture de ce livre, pour les jeunes et les moins jeunes. A tous il fera beaucoup de bien. Outre le style journalistique et vivant de Larigaudie, il permettra de passer un bon moment en rêvant aux grands espaces traversés, à la chance que les deux routiers ont eue de pouvoir partir 7 mois, et l’on pourra découvrir des pays, des mentalités, une géographie, qui ont plus ou moins disparus depuis.