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 13 février 2025

Dans la maison de mon père

Joseph O’Connor, Rivages poche, 2025 pour l’édition de poche.

Il est toujours utile de faire un tour chez son libraire, car c’est là que l’on découvre des livres exposés sur les rayons. Il y a une semaine, j’ai choisi ce roman, attiré par la 4e de couverture. Je l’ai terminé 8 jours plus tard.

Roman surprenant par sa composition : le récit n’est pas linéaire. On alterne entre le temps où se déroule l’action (Rome, 1943, puis plus spécifiquement quelques heures avant Noël) et des interviews des protagonistes réalisés en 1962. On ne comprend pas tout, on devine qu’il va se passer quelque chose de dramatique, on progresse dans la compréhension du contexte et des personnages… Il a fallu résister à l’envie de tourner les pages pour voir ce qui allait arriver. Ce que je n’ai pas fait, et qu’il ne faut pas faire, car tout le récit est subtil, et les pièces du puzzle s’emboitent les unes après les autres.

Roman impressionnant par sa précision : que de détails distillés au fur et à mesure du récit ! Je peux me tromper, mais il faut une certaine connaissance de Rome, de la mentalité italienne, de Londres (ça, c’est plus facile pour l’auteur qui a vécu à Londres)

Enfin, roman incroyable quant aux personnages, avec une prime toute spéciale pour le Père Hugh O’Flaherty. « L’épaisseur » des caractères est merveilleusement décrite. On voit que l’auteur connait le christianisme et la condition sacerdotale. La fin du roman est exceptionnelle.

Quant à l’histoire, je ne vous apprendrai rien, d’autres l’auront déjà décrite : un prêtre irlandais en fonction au Vatican, après avoir été observateur des conditions de vie dans les camps de prisonniers de guerre désormais contrôlés par les Allemands, a mis en place une filière d’évasion. Cette filière se réunit régulièrement sous l’apparence d’une chorale, qui répète des chants dans une des pièces au fin fond du Vatican.

Les Allemands sont pourtant très présents, et le chef de la Gestapo est un homme dur et sans pitié. D’autant plus qu’Himmler en personne lui envoie des messages de la part du Führer pour que cette évasion de prisonniers cesse. Pourtant il faut organiser, à quelques heures de Noël, un « Redimento », un trajet au cours duquel une personne va déposer de l’argent à plusieurs endroits, argent qui servira à financer les évasions des prisonniers cachés de-ci, de-là dans Rome. Celui qui aurait dû accomplir cette mission est blessé, et le P. Hugh hésite à envoyer un italien, car il craint que celui-ci ne soit pas prêt, et s’il est pris, qu’il parle.

conseil aux parents

On réservera tout de même ce livre à des adultes. Car si l’auteur, comme je l’ai dit, connait bien le christianisme, il connait également bien les différentes dépravations humaines, et il est sans complaisances avec les vices que l’on peut rencontrer dans la vie, en particulier en temps de guerre. Pour faire simple, on n’est pas chez les bizounours…