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Alexander Kent. (Douglas Reeman, 1924-2017)
Publié en 1968. Édité en français chez Phébus
Qui a voyagé à travers les eaux des romans de marine revient toujours à Alexander Kent. Très certainement parce qu’il est le plus crédible dans ses descriptions, dans son style, dans sa connaissance de la marine anglaise du 18ème et 19ème siècle.
Et n’en déplaise à certains, il me semble que le grand roman de marine est anglais. Pour diverses raisons :
Parce que l’Angleterre a mené une guerre maritime de 1775 à 1815. D’abord occupée à réprimer sa colonie au cours de la guerre d’indépendance des États-Unis, (jusqu’en 1783) elle se trouve confrontée à la jeune république française, puis à son Empereur.
Parce que la France a eu recours à quelques corsaires, tels Surcouf, dont nous avons des récits des aventures. Mais Napoléon a toujours eu du mal avec la marine. Nous avons plus, en France, une histoire de marins « solitaires ». Il me semble que notre marine nationale (la Royale) n’a pas profité des mêmes avantages et des mêmes considérations que la marine anglaise.
Et tout naturellement, cela se ressent dans la littérature
Cap sur la gloire est le premier roman écrit par Alexander Kent, mettant en scène le jeune capitaine Bolitho, même si, chronolgiquement dans la série Bolitho, ce n’est que le 5ème épisode. Kent a écrit les premiers opus plus tard.
Bolitho se voit confier une frégate avec mission de rejoindre une escadre au large des Antilles. Cette escadre combat le navires de la jeune république américaine, aidée par la marine française.
Avec, de plus, une mission « humaine » : à cause de la dureté du précédent commandant, il y a eu sur son navire un début de mutinerie, durement réprimé. Et même si le commandant a été destitué, le second est toujours présent, avec une mentalité semblable à celle de sont ancien supérieur. Comment retrouver la confiance des hommes tout en sauvegardant le prestige des officiers ?
Un premier combat se déroule bien en apparence contre un mystérieux commandant américain. Il s’agit du frère de Bolitho, devenu capitaine américain. Pourtant, Bolitho n’est pas accueilli chaleureusement par le contre amiral d’escadre, qui lui reproche d’avoir fuit.
Bolitho entraîne ses hommes pour qu’ils soient prêts au combat, et rapidement, une occasion se présente de prendre un fortin qui sert de base à l’ennemi. L’attaque se passe bien, mais l’un des officiers panique, et abandonne Bolitho et quelques hommes sur la plage.
Finalement, Bolitho est fait prisonnier par son frère, et réussit pourtant à se sauver.
Revenu sur son navire, il doit encore le reprendre en main, car le second, pensant qu’il était mort, était revenu aux anciennes méthodes de gestion des hommes. L’un d’entre eux, d’ailleurs, est mort sous les coups de fouets.
C’est alors que la mutinerie éclate, et que Bolitho, aidé par quelques marins fidèles, réussit à la maîtriser.
La guerre continue, et Bolitho réussit à déjouer les ruses de l’amiral français. Avec le navire amiral anglais, ils mènent le combat qui les conduit à la victoire.
On retiendra dans ce livre la qualité du récit, les scènes de combats, les faiblesses des hommes, leur peur, et la qualité de management – pour reprendre un terme contemporain – de Richard Bolitho. C’est un chef, qui sait entraîner ses hommes pour une attitude respectueuses.
Nous sommes dans les premiers romans de la série, et ceux-ci valent vraiment la peine. Les derniers romans (il y en a une vingtaine) traînent un peu plus en longueur. Mais pour celui-ci, n’hésitez-pas : le livre se prend et ne se quitte plus.
Pour aller plus loin :
page Wikipedia de Douglas Reeman, vrai nom d’Alexander Kent
Site web de Douglas Reeman.