Alexandre II, le printemps de la Russie

Par Hélène Carrère d’Encausse, de l’Académie française, Paris, Fayard, 2008, 522 p.

Le tsar Alexandre II naît en 1818 et meurt, assassiné, en 1881, après avoir accédé au trône en 1855. Ses meurtriers prétendront avoir rendu la justice au nom du peuple. Pourtant, Alexandre II avait, dès 1861, donné la liberté au peuple en arrachant les paysans au servage, malgré l’opposition de la noblesse, comme, presque au même moment, Lincoln abolissait l’esclavage aux États-Unis. Mais il ne s’en était pas tenu là. Alors que la Russie était très en retard sur l’Europe dans presque tous les domaines, il entreprit aussi de réformer l’université, de moderniser l’armée, éprouvée par la défaite en Crimée, d’accorder une certaine liberté de presse, d’industrialiser le pays, d’améliorer la justice. Il sut également conduite son pays à retrouver sa place sur l’échiquier international et agrandir l’espace de l’Empire russe, à l’issue de la guerre russo-turque. Le meurtre dont il fut la victime empêcha le pays d’entrer dans la voie de la monarchie constitutionnelle et de devenir ainsi semblable aux autres pays européens.

Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, nous donne ici une nouvelle biographie, écrite dans un style alerte, qui décrit bien l’évolution de la société russe, évolution que contrôle le tsar, servi par des hommes de talent, dont l’apogée, qualifiée de « printemps russe », se situe dans les années 1861-1865, mais qui voit, par al suite, monter en puissance les mécontentements, notamment les mouvements anarchistes, qui attenteront quatre fois à la vie d’Alexandre II, avant de réussir leur coup.

Alexandre II mène aussi une double vie officielle, installant son amante, Katia, dans le palais, situation que l’impératrice supporte avec résignation.

On lira cet ouvrage avec intérêt.