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 11 décembre 2024

Compter sur lui

L’espérance de l’Église.

Par le P. Maxence Bertrand, de la Communauté Saint-Martin
Les Éditions du Cerf, 2024

Voici la présentation de l’éditeur :

Comment travailler aux oeuvres de Dieu ? Comment annoncer l’Évangile ? Cette question, qui agitait déjà les apôtres, traverse toute l’histoire de l’Église et, aujourd’hui encore, résonne intimement en nous. En des temps de bouleversements constants, une tentation nous guette : vouloir y répondre par un surcroît d’activités, de stratégies. À la manière du monde.

Ce livre nous invite à y répondre à la manière de Dieu.

Il fallait la sagesse, mais aussi l’audace de don Maxence Bertrand pour réorienter notre regard. Pour comprendre que la mission n’est pas d’abord dans le faire, mais dans une disponibilité, une présence auprès de Dieu et de notre prochain. Une manière d’être qui révèle celui qui nous envoie.

Voici un essai profond pour redécouvrir le mystère de la vie divine qui se développe en nous, ainsi que le sens de toute mission et l’espérance en la fidélité de Dieu.

Prêtre de la Communauté Saint-Martin, don Maxence Bertrand est l’auteur de Dieu ou le monde ? L’engagement chrétien aux Éditions du Cerf. Il est curé à Oullins, dans le diocèse de Lyon.

Voilà un petit livre « philosophoco-theologico-pastoral » qui tombe à point dans notre monde actuel. Je suis frappé par l’acuité de l’auteur : son propos s’appuie sur une véritable réflexion philosophique, qui nous permet de comprendre (un peu) l’état d’esprit de notre société, et des risques encourus pour notre vie spirituelle.

Le « petit départ » date de Jean-Jacques Rousseau, et d’Emmanuel Kant : les deux philosophes introduisent la notion de « projet » pour ré-inventer la société et la faire progresser.

Cette petite idée devient grande grâce à Jean-Paul Sartre, qui nous explique (je schématise) que pour être vraiment libre, l’homme doit se construire lui-même. En aucun cas, il ne peut dépendre des autres. La vie de l’homme devient un projet à réaliser, pour que l’homme puisse s’accomplir.

De façon subtile, cette notion de projet peut s’insinuer dans la vie spirituelle : avoir un projet pour Dieu, construire un monde meilleur, compter sur Dieu pour réaliser de bonnes œuvres. C’est d’ailleurs, dit l’auteur, ce que le roi David a voulu faire : construire un palais pour l’arche d’Alliance.

Avec la meilleure bonne intention, on peut être convaincu que le projet pastoral pour ma paroisse est le bon, que le projet humanitaire voulu par ma communauté est le bon, et qu’à n’en pas douter, Dieu va venir nous aider pour mettre en œuvre ce projet.

Oui mais… L’auteur nous fait comprendre que la mission, la vie spirituelle tout simplement, se reçoit. Je reçois de Dieu ma vie, ma vocation, c’est lui qui m’envoie, et de mon côté, mon travail consiste plus à accepter ce que je reçois de Dieu, avec confiance, parce que je suis son enfant.

L’analyse est profonde et passionnante, parce qu’elle re repose pas sur des sentiments ou des impressions, mais sur une véritable analyse philosophique. Très utile pour tous ceux qui travaillent pour le Royaume depuis un certain temps, et qui peuvent avoir l’impression que Dieu n’intervient pas pour les aider dans ce magnifique projet qu’ils sont en train de mettre en œuvre… pour lui.

À lire et à méditer pour redécouvrir certaines idées fondamentales pour celles et ceux qui veulent se mettre au service du Grand Roi !