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Pourquoi je ne publierai pas Charles Arminjon

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Article publié le 13 octobre 2017

Je cherche à publier des livres sur les fins dernières, et en particulier le purgatoire et le paradis. Le livre de l’abbé Arminjon « Fin du monde présent et mystère de la vie future » semblait convenir parfaitement. Après lecture, j’ai décidé de ne pas le publier.

Le livre de l’abbé Arminjon « Fin du monde présent et mystère de la vie future », publié en 1881, est un recueil de 9 conférences données par l’auteur. Il est de plus souvent cité comme étant « un livre qui a inspiré sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ». Fort de cette recommandation, j’ai commencé à le travailler pour en faire au moins un ebook, et peut-être un livre papier.

Un long travail de préparation

Pour en faire un livre acceptable de nos jours, j’ai tout d’abord supprimé tous les passages de la Bible que l’auteur citait en latin par le même passage en français. J’ai utilisé les abréviations des livres bibliques contemporaines, en remplaçant les anciennes abréviations de la Vulgate.

J’ai également transformé en notes de bas de page les différentes citations de livres, pour rendre le texte facilement lisible.
Mais là ne sont pas les raisons pour lesquelles je ne publierais pas le livre de l’abbé Arminjon

Des références techniques obsolètes

On peut s’en douter : lorsque l’auteur parle des fins dernières, de la fin du monde, il aborde la question du Monde technologique de l’époque, qui déjà semble s’ériger en maître absolu de la destinée universelle. La technique pouvant maîtriser presque tout, le sentiment humain de domination est de plus en plus fort, et l’homme pense moins à la mort, qu’il ne redoute plus.

Évidemment, la technologie et la science dont l’auteur parle sont l’automobile, le chemin de fer, un peu l’astronomie. Que dirait-il s’il voyait l’état actuel du monde technique ? A l’époque de l’Internet, on sourit un peu à ces descriptions.
Ceci étant, on comprend et on s’adapte. On extrapole, même. Il n’empêche que cela ôte un peu de crédibilité à l’ouvrage, me semble-t-il.
Ce n’est pourtant pas la raison pour laquelle je ne publierai pas le livre de l’abbé Arminjon.

Une vision méprisante du judaïsme.

Était-ce la vision de l’époque partagée par les catholiques ? Je n’ose croire que tout le monde pensait ainsi. Mais que certains aient cette vision de la religion juive me fait peur. Je cite :

« Ce peuple, il faut lui rendre justice, est actif, sobre, laborieux ; si nous en parlons, c’est d’une manière abstraite, exclusivement au point de vue de ses destinées et de son rôle historique et providentiel. Nous regretterions que nos paroles pussent paraître un outrage contre ce peuple aux ancêtres glorieux, qui a donné au monde le Christ, les Apôtres, la Vierge immaculée.

Chrétiens et enfants d’Israël, nous sommes plus rapprochés les uns des autres que nous ne le pensons. Comme l’a dit un orateur célèbre : le christianisme est un judaïsme avec son couronnement, le judaïsme est un christianisme auquel manque son couronnement.

Cependant les faits sont là, et il est impossible au philosophe chrétien de les passer sous silence ou de les dissimuler.

Or, il n’y a pas encore un siècle que ce peuple est émancipé, et comme un torrent qui a rompu toutes ses digues, il est déjà à la tête des affaires humaines. Né d’hier à la vie civile et politique, il domine partout, et sans lui on ne peut rien faire dans le monde. Il soudoie et possède à son service toutes les agences de publicité et les principaux organes de la presse. Il est le créancier des grands États de l’Europe. Les chemins de fer, les grandes inventions, les banques, les théâtres lui appartiennent ; il est à la tête du grand mouvement socialiste qui ébranle la Russie, l’Allemagne, la France... ; il règne dans les principautés danubiennes, et il a voix prépondérante dans les hauts conseils de la franc-maçonnerie dont il dirige la marche et les inspirations.

Au moment où nous écrivons ces lignes, ce que l’on appelle la question antisémitique se pose à l’état d’un redoutable problème, et agite profondément l’Allemagne et le centre de l’Europe ; il s’agit des progrès et de l’influence toujours croissante du judaïsme, qui constitue à l’heure actuelle une menace pour la civilisation, pour la sécurité et l’existence des peuples chrétiens. Cette question préoccupe gravement les politiques et les hommes d’État ; mais parce qu’ils s’obstinent à ne pas s’éclairer aux lumières du catholicisme et de la religion révélée, ils sont impuissants à en trouver la vraie solution.

Pour ne parler que de la Prusse, une statistique récente a établi que les gymnases et les écoles supérieures de ces empires comptent 87 949 élèves protestants ; 20 147 élèves catholiques ; 12 371 Israélites. - Si l’on a égard au chiffre proportionnel de la population, les élèves protestants devraient être de 79 000 : les élèves catholiques de 40 000 et les Israélites de 1 800. - Cette disproportion offre matière à de sérieuses réflexions. - Sur 1 200 étudiants en droit que compte l’Université de Berlin, 600 sont Israélites. Et il y a seulement six ans que les portes de la magistrature et des carrières administratives ont été ouvertes aux Juifs. - Si cette progression continue, il est certain qu’avant l’espace de vingt-cinq ans, les trois quarts des emplois publics seront occupés en Allemagne par les Juifs ; il est de fait qu’à l’heure présente, ils dominent déjà dans les finances, dans la presse, et qu’ils se comportent comme formant un État dans l’État.

En réalité, le judaïsme est une doctrine et une foi confessionnelle entée sur une nationalité et une race. Tous les autres peuples, Français, Italiens, Allemands, Espagnols, s’ils vivent soumis pendant un certain temps à un même gouvernement et sous un même régime, s’ils sont régis par les mêmes lois et les mêmes institutions, ne tardent pas à se fusionner, à confondre leurs intérêts, à mêler leur sang, et à posséder les mêmes aspirations et le même esprit patriotique. »

Je ne peux pas accepter une vision si humaine dans une étude spirituelle. Quelles que soient les conclusions théologiques auxquelles l’auteur parviendra par la suite, elles sont, me semble-t-il, fortement mises à mal par une telle attitude, étrangère à l’esprit de Nostræ Ætate (Voir les textes du Concile Vatican II)

Des affirmations sur le purgatoire

Enfin, reprenant des pensées et des idées trop anciennes, qui heurtent notre esprit, l’auteur parle du lieu du Purgatoire de façon surprenante :
Je cite :

« L’Église catholique n’a rien défini sur le lieu du Purgatoire. Diverses opinions ont été émises sur ce point par les Docteurs et par les Pères, et il est facultatif de les admettre les unes ou les autres, sans pour autant manquer à l’orthodoxie et s’écarter de la vraie foi.

Saint Thomas, saint Bonaventure, saint Augustin enseignent que le Purgatoire, situé au centre de la terre, est un séjour intermédiaire entre l’Enfer des réprouvés et les limbes où sont détenus, au moins jusqu’au jugement, les enfants morts sans baptême. »

« La seconde opinion, relative au lieu du Purgatoire, est celle de saint Victor et de saint Grégoire le Grand dans ses dialogues. L’un et l’autre soutiennent que le Purgatoire n’a pas de lieu déterminé, et qu’un grand nombre d’âmes défuntes expient leurs fautes sur la terre, et dans les lieux même où elles ont le plus souvent péché. »

Voyage au centre de la Terre… Là où se trouve le purgatoire…

Pour ces deux dernières raisons, je ne pense pas qu’il soit opportun de publier ce livre, qui soulève trop d’interrogations et n’apporte pas une vision sereine et positive sur les fins dernières et le purgatoire.

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