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Le « problème russe » à la fin du XXe siècle

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Fiche de lecture publiée le 3 mai 2022, rédigée par Eric Le Meur

Alexandre Soljénitsyne, Fayard, 1994

J’ai lu ce livre avant 2001, c’est à dire il y a plus de 20 ans. J’avais été très impressionné à l’époque par la connaissance historique de Soljénitsyne, et je gardais un vague souvenir du livre. La situation actuelle en Ukraine m’a poussé à le relire.
Écrit en 1994, le livre a presque 30 ans, et depuis, il s’est passé certaines choses, que l’auteur avait envisagées !

Alexandre Soljénitsyne propose un aperçu historique de la Russie depuis le 17ème siècle, environ. Un aperçu à la fois simple, accessible, et profond : on a l’impression d’avoir en main un véritable « résumé » de l’histoire de la Russie. Par des citations et des références précises, on constate que l’auteur s’appuie sur des vérités vérifiables.

La grande idée véhiculée tout au long du livre, est que, globalement, pendant les 3 derniers siècles, les gouvernants russes ont été incapables, à quelques exceptions près, de s’occuper du peuple russe et des problèmes internes de la Russie. Ils était trop impliqués dans des guerres extérieures sans intérêt pour le peuple russe, mais qui ont contribué à l’affaiblir : de très grosses pertes humaines, et pendant ce temps, aucun intérêt pour la condition humaine en Russie. Les serfs sont pauvres et ne possèdent pas la terre.

Assez facilement, il constate sur la terre était prête pour recevoir la graine du communisme : le peuple, épuisé, a soutenu sans difficultés le groupe qui prétendait s’occuper de lui. S’en suivra cette période de 70 ans, au cours de laquelle l’appauvrissement de la Russie ne fera que de se développer.

Pour Soljénitsyne, le problème russe est « simple » : la seule chose dont la Russie ait besoin, c’est de s’occuper de ses affaires internes.

« Nous n’avons pas besoin de jouer les arbitres des affaires mondiales ni de prétendre à un leadership international (…) : tous nos efforts doivent être dirigés vers l’intérieur, vers un développement intérieur fondé sur le travail ».

Le premier problème, pour lui, est celui des frontières :

« Le malheur n’est pas dans la désintégration de l’URSS : elle était inévitable. L’immense malheur,, qui va embrouiller les choses pendant longtemps, est que cette désintégration s’est automatiquement produite selon les frontières erronées fixées par Lénine »

« Il faut dire ici quelques mots de l’Ukraine actuelle 1 Sans parler de ses dirigeants vite reconvertis, ses nationalistes, qui avaient pourtant combattu si fermement le communisme et semblaient maudire Lénine dans toutes ses œuvres, se sont laissés séduire par son cadeau empoisonné : ils ont accepté avec joies les frontières tracées jadis par lui (en y ajoutant même la Crimée, cadeau de ce satrape de Khrouchtchov) »

Le deuxième problème est celui de la mauvaise démocratie : la sortie du communisme ne s’est pas bien déroulée, et la démocratie ne repose pas sur de bonnes bases, puisque ce n’est pas le peuple russe qui a choisi ses représentants, mais ce sont les anciens responsables du parti qui sont devenus les hommes politiques à élire.

Livre passionnant, dans lequel on a le sentiment que l’auteur est vraiment préoccupé par le bien commun du peuple russe.

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