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L’éternité n’est pas de trop

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Fiche de lecture publiée le 9 septembre 2022, rédigée par Eric Le Meur

Par François Cheng (de l’Académie Française) édition de poche, 2002

François Cheng est arrivé de Chine en France en 1948, juste avant la guerre civile chinoise. Il y restera, compte tenu de la situation politique.

Fils d’une famille de littéraire, il se passionnera pour la langue française, et commence sa carrière d’écrivain et de poète.

En 1961, lors d’un voyage à Assise, il se convertira au catholicisme. Il racontera sa conversion et sa passion pour saint François dans un petit livre intitulé « Assise. Une rencontre inattendue ».

L’éternité n’est pas de trop

Il est des livres et des auteurs que nous aimerions conseiller, tellement ceux-ci nous ont semblé hors du commun. C’est le cas de François Cheng, et plus particulièrement de son texte « L’éternité n’est pas de trop ».

Tout d’abord pour la qualité de l’écriture, la richesse du vocabulaire, la faculté à recréer une ambiance (en particulier ici l’ambiance d’un village chinois du 17ème siècle). Le livre est vraiment agréable à lire, avec un style bien construit.

Le livre retransmet des sentiments, mais il n’est pas sentimentaliste. Au fur et à mesure de l’histoire, nous découvrons l’amour entre Dao-sheng et Dame Ying, et nous comprenons que cet amour est impossible. Que va-t-il se passer ? Nous sommes également convaincus que cet amour n’est pas passager : il s’agit d’un amour contrarié depuis de nombreuses années, un amour vrai, qui a cependant perduré, malgré la séparation forcée. Parce que cet amour a été injustement contrarié par le second fils du puissant personnage local, odieux personnage, qui a eu la possibilité d’épouser de force celle qui était amoureuse de Dao-sheng. On perçoit cette injustice, mais on ne voit pas comment celle-ci pourrait être réparée. Comme dans toute bonne histoire, l’intrigue se dévoile progressivement, et dans le cas présent, on se trouve face à un cruel dilemme : que faire ?

Enfin l’auteur en profite pour nous faire réfléchir à des questions existentielles, puisque dans le village deux prêtres jésuites sont arrivés. Le protagoniste principal de l’histoire a l’occasion de parler avec l’un d’entre eux, qui très subtilement (comme savent le faire les jésuites…) l’amène à réfléchir à l’existence d’un Dieu transcendant.

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