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L’Enfant de Noë

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Fiche de lecture publiée le 21 septembre 2016, rédigée par Pierre S

par Éric-Emmanuel SCHMITT, Paris, Albin Michel, 2004, 189 p.

Un enfant juif à Bruxelles pendant la guerre. Ses parents doivent fuir. Il est recueilli dans une école, la « Villa Jaune », que dirige l’abbé Pons, pour qui l’enfant, Joseph, se prend d’affection, et réciproquement. D’autres enfants Juifs sont cachés dans l’école. « Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d’être chrétien, et moi je ferai semblant d’être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? »

Ce qui fait la trame du récit, plus que la vie à l’école et les menaces qui pèsent sur les enfants, ce sont les relations entre l’abbé Pons et Joseph, étonnant pour ses sept ans, et entre Joseph et Rudy, que l’abbé lui a désigné comme parrain à son arrivée à la « Villa Jaune ».

Joseph doit se comporter en catholique, suivre les cours de catéchisme, aller à la messe, qu’il découvre avec émerveillement, sentant que Dieu est présent. Mais le prêtre trouvera un subterfuge pour que lui et ses coreligionnaires n’aient pas à faire la première communion. Et l’abbé lui fait découvrir la Tora et la foi de ses ancêtres.

L’enfant doit apprendre comment sa judaïté se manifeste extérieurement, et que c’est un danger supplémentaire. Il désire devenir chrétien… Mais n’en disons pas plus.

De lecture facile et plaisante, rédigé surtout sous forme de dialogues, les personnages sont attachants de simplicité et générosité. Le prêtre, respectueux de la foi juive de l’enfant ne peut pas empêcher que celui-ci se prenne d’affection pour la foi chrétienne.

La seule chose qu’on pourrait reprocher à l’auteur, catholique converti à l’âge de 30 ans, est de donner le sentiment que ce sont davantage les sentiments humanitaires de l’abbé Pons que sa foi qui dirigent son action. De même, voulant souligner la part importante que l’homme doit prendre dans les événements, il semble méconnaître le mode de fonctionnement de la providence divine : Dieu est censé avoir achevé sa tâche et ne pas se mêler de nos affaires. « C’est notre tour désormais. Nous avons la charge de nous-mêmes ».

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