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Christine Lavransdatter

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Fiche de lecture publiée le 26 avril 2024, rédigée par Eric Le Meur

Tome 1 : La couronne
Par Sigrid Undset. 1936. J’ai lu une édition française de 1992.

(je me contenterais de quelques prénoms dans mon résumé du livre, car les noms norvégiens sont tout de même compliqués pour les latins que nous sommes).

Sigrid Undset (1882 – 1949) est norvégienne, prix Nobel de littérature en 1928.

Il faut parler du livre et ne pas trop s’attarder sur ce que l’auteur aurait voulu montrer… Très certainement une étude plus approfondie de la personne de Sigrid Undset serait utile pour appréhender au mieux le livre qui, selon la critique française, lui a valu le prix Nobel.

Nous sommes en Norvège, au Moyen-Âge, au XIVème siècle. Nous découvrons la vie d’une famille notable, de bonne condition, en pleine campagne norvégienne. Laurent est un propriétaire terrien important. Son épouse est un peu dépressive, et ils ont deux enfants puis trois. Christine, l’aînée, Ulvhild, la seconde, qui va se blesser grièvement suite à une chute sur un troc d’arbre, et qui restera handicapée de la colonne vertébrale, et une troisième enfant, née après l’accident.

À cette époque, la Norvège est catholique, et Laurent, le père, est un bon catholique. Lorsque Christine a 17 ans, il la donne en mariage à Simon, fils d’un autre notable, et les fiançailles sont prévues.

Oui mais… Christine fait la connaissance de Erlend, dont elle tombe follement amoureuse.

Que puis-je me permettre de dire sur le style d’un auteur qui a eu le prix Nobel de littérature ? On pourrait peut-être dire que le texte a un peu vieilli, peut-être de nos jours ferions-nous des récits plus « rapides », toniques. Autant au début le rythme est attirant, autant à la fin le récit se fait plus long, plus sensible, plus… psychologique. En tout cas le récit est très humain, avec ses doutes, ses incertitudes, et ces tristesses. C’est néanmoins un peu la tonalité du livre.

C’est pourquoi, comme je le disais, il faudrait certainement approfondir la vie de l’auteur, pour comprendre dans quelle mesure sa propre expérience rejaillit dans l’écriture du récit.

En revanche, je suis tout de même un peu déçu par l’histoire, car si l’on comprend que Christine n’accepte pas le mariage proposé par son père, on regrette que Christine ne se rende pas compte de la situation morale compliquée dans laquelle se trouve l’élu de son cœur : celui-ci est tombé amoureux d’une première femme, alors qu’il était embauché par son mari, et de qui il a eu deux enfants. Femme qu’il a refusé d’épouser à la mort du mari légitime, pour lui préférer Christine.

Christine, elle, ne s’est pas trop posé de question : elle aime Erlend, et peu importe les conditions de vie dans lesquelles il se trouve.

Le père de Christine, compte tenu des coutumes de l’époque, cherche surtout à faire plaisir à sa fille en organisant le meilleur mariage possible pour elle : son intention est sincère. Il aime tendrement sa fille aînée, qui l’accompagnait dans ses sorties, alors que son épouse, plus triste, restait à la maison. Il y a un lien profond entre Laurent et Christine, et Laurent n’a pas de mauvaise intention lorsqu’il organise pour sa fille un bon mariage.

En conclusion, comme on dit de nos jours, ce n’est pas du Feel Good. La dernière partie avec la « confession » de la femme de Laurent sur son infidélité avant le mariage (récit dans les pleurs du mari) n’ajoute pas une touche de bonne humeur… C’est peut-être la vie, me diriez-vous. Certes. Mais la tristesse est tout de même bien présente, et pour la catholique convertie qu’était Sigrid Undset, on se demande pourquoi elle a choisi de présenter une telle histoire. Serait-elle « fâchée » avec le mariage ? Le récit, en tout cas, est un vrai drame. Qu’en sera-t-il des deux autres volumes qui font suite à celui-ci ?

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